Bill Elkington explique comment la Fondation Erika soutient le financement de la recherche et brise les préjugés sur la santé mentale et le suicide.
Bill et Sabrina Elkington ne se consoleront jamais de la perte de leur fille Erika. Après son suicide en 2015, ils ont créé une fondation à sa mémoire. Maintenant, chaque fois qu’ils reçoivent un appel ou une lettre disant que la fondation a permis de sauver une vie, leur douleur s’apaise un peu.
« Rien ne peut nous aider à oublier ce qui s’est passé. Mais notre peine s’atténue quand nous apprenons qu’une personne est en vie et se porte bien grâce à nous », explique Bill Elkington.
La famille a mis sur pied la Fondation Erika en 2016, dans le but d’amasser des fonds pour la recherche et l’éducation, de sensibiliser la population aux problèmes de santé mentale et d’appuyer la prévention du suicide et des comportements suicidaires.
« Nous ne pouvons pas changer le passé, mais nous pouvons faire en sorte que ce drame n’arrive pas aux autres », ajoute M. Elkington.
Erika est décédée le 6 août 2015, un mois avant son 30e anniversaire. Voici sa nécrologie : « Elle était aimée de tous. Ceux qui ont eu la chance de la connaître vous diront que sa vivacité d’esprit et son enthousiasme étaient contagieux et qu’elle abordait chaque chose et chacun avec joie. Les raisons pour lesquelles Erika nous a quittés sont difficiles à comprendre. C’est souvent le cas de la santé mentale et du suicide : ils sont difficiles à comprendre. »
D’après sa famille, Erika n’avait pas les traits de caractère qu’on associe généralement au suicide. Ses proches la décrivent comme « une étoile éclairant le monde, une personne qui croyait que tout le monde possédait des qualités et pouvait réussir ». Elle parlait cinq langues et voyageait beaucoup. Dès l’âge de 26 ans, elle avait déjà parcouru une bonne partie du monde. À 29 ans, elle détenait un baccalauréat en éducation, le titre de conseillère en ressources humaines agréée, un diplôme en entreprise familiale de la Sauder School of Business ainsi qu’une maîtrise en administration des affaires. Elle était passionnée par les affaires et l’entrepreneuriat. Plus précisément, elle voulait aider les femmes à réussir professionnellement et à démarrer leur entreprise.
Au cours de ses dernières heures, elle a écrit : « J’ai mené une vie formidable, une vie que j’ai adorée, mais que je ne crois pas avoir méritée. J’ai été bénie et aimée. Mais ceci est ma faute, je n’ai pas été assez forte. »
La famille Elkington aurait pu garder pour elle la cause du décès. Elle a choisi de la révéler, malgré les difficultés, pour aider les autres et briser les préjugés sur la santé mentale.
En dépit de sa résilience, Erika souffrait d’une maladie souvent mal comprise et susceptible de toucher n’importe qui. « Beaucoup d’information erronée circule à propos du suicide, indique M. Elkington. Ce n’est pas un choix. Les personnes qui se suicident sont malades. Elles ne commettent pas un crime ni un péché. »
D’après une étude de l’Economist Intelligence Unit (EIU) commandée par RBC Gestion de patrimoine, l’amélioration du bien-être physique et mental est l’un des principaux objectifs de 46 % des répondants canadiens.
Le sondage intitulé Le nouveau visage du patrimoine a été mené de mars à mai 2018 auprès de 1 051 particuliers fortunés, dont 259 répondants au Canada. Il portait sur l’évolution des notions de patrimoine et de richesse selon les régions, les genres et les générations.
La Fondation Erika a pour but d’appuyer la recherche et d’étudier les conditions sociales, personnelles et économiques qui favorisent le suicide. Elle permettra d’éduquer les gens à propos d’une maladie qui peut atteindre tout le monde sans distinction d’âge, de sexe, de race ou de statut financier.
Cet organisme de bienfaisance enregistré vise aussi à changer les mentalités et à parler de santé mentale et de suicide. Son mandat consiste en partie à diffuser de l’information et des témoignages de survivants et de familles touchées par le suicide et d’autres problèmes de santé mentale. « Il n’y a qu’en agissant qu’on peut changer les choses », croit M. Elkington.
La Fondation souhaite également inspirer les gens en leur donnant espoir et une raison de vivre. C’est ce qu’aurait souhaité Erika, selon son père. La devise d’Erika « vivre pour inspirer » est maintenant celle de la Fondation.
Pour la famille Elkington, l’établissement d’une fondation représentait le meilleur moyen de canaliser leur chagrin, tout en aidant les autres. « Nous sommes très fiers du nombre de vies que nous avons sauvées, explique M. Elkington. Aider les autres nous comble. C’est très dur, mais nous sommes satisfaits. »
RBC a facilité la constitution de la fondation, notamment en définissant ses objectifs et en établissant sa gouvernance, ainsi qu’en offrant des conseils et un soutien moral. « Nous n’avions jamais entrepris quoi que ce soit de similaire auparavant, déclare M. Elkington. L’aide que nous avons reçue a été déterminante pour mettre sur pied une bonne fondation et une bonne gouvernance, tout en veillant à ce qu’elle soit efficace. »
« Bon nombre de familles optent pour une fondation ou une autre structure philanthropique afin de faire avancer une cause qui leur tient à cœur, explique Susan McIsaac, première directrice générale, Philanthropie stratégique, Clientèle stratégique RBC.
Souvent, les gens se tournent vers la philanthropie pour s’exprimer sur des enjeux qui les intéressent, contribuer à la recherche ou à la sensibilisation et aider les autres. De notre côté, nous les aidons à trouver la meilleure manière d’exercer l’influence qu’ils recherchent et à comprendre leurs propres objectifs. »
D’après les données de l’EIU, 44 % des répondants canadiens croient qu’il est plus facile qu’il y a deux générations d’impulser le changement en ayant recours aux dons de bienfaisance.
En ce qui concerne la famille Elkington, la Fondation Erika est le moyen idéal de créer un patrimoine au nom de leur fille, tout en sensibilisant la société aux problèmes de santé mentale et en aidant les autres. « Plus on permet aux gens qui souffrent de s’exprimer, mieux c’est », affirme Mme McIsaac.
L’appui que RBC a apporté à la Fondation Erika s’inscrit dans le cadre de son engagement stratégique global à l’égard de la santé mentale. Ainsi, le Projet Santé mentale des jeunes RBC vise à s’assurer que partout au pays, les jeunes ont accès à des services de soutien en santé mentale.
« Nous savons qu’aujourd’hui, les jeunes rencontrent de nombreux obstacles s’ils veulent accéder à des programmes et à des services de santé mentale, déclare Valerie Chort, vice-présidente, Citoyenneté d’entreprise RBC. C’est pourquoi RBC investit dans des initiatives de prévention et d’intervention précoce, afin que les jeunes puissent obtenir des soins au moment et à l’endroit où ils en ont besoin. »
M. Elkington est fier du travail accompli jusqu’à présent par la Fondation. Il prévient cependant ceux qui envisagent une telle structure, qu’il leur faudra beaucoup de temps, de ressources et de dévouement. Cet engagement signifie aussi qu’il faut s’exprimer publiquement sur la cause défendue et amasser des fonds, des tâches qui ne sont pas au goût de tout le monde.
« Il faut bien comprendre ses propres motivations pour accepter d’être ainsi confronté au public, souligne M. Elkington. Si ce n’est pas dans votre nature, d’autres moyens permettent d’agir en coulisses. »
À long terme, l’objectif de la Fondation Erika est de constituer un fonds de dotation capable de durer des années. La Fondation prévoit également s’associer à d’autres organismes de bienfaisance qui partagent les convictions d’Erika ou leur verser des subventions.
« Nous savons qu’Erika aurait été fière de cette fondation, conclut M. Elkington. Elle nous aide à vivre en respectant ses valeurs. »
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