Innovation et changement socioéconomiques initiés par des femmes autochtones

Communautés autochtones
Présence communautaire

Apprenez-en plus sur des femmes inspirantes qui redonnent à leur communauté par le biais des arts, des services sociaux et de l'entrepreneuriat.

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Dans son livre jeunesse Nibi a soif, très soif, Sunshine Tenasco narre la quête effrénée d’une jeune fille autochtone pour procurer de l’eau potable à sa communauté et instiguer des changements dans le monde.

Bien que destinée aux enfants, cette histoire a une portée plus vaste en présentant la vertu de la persévérance, du travail d’équipe et du refus de l’inaction.

L’entrepreneuriat, moteur de changement

L’histoire de Mme Tenasco est inspirée de sa propre expérience dans la nation anichinabée Kitigan Zibi, au Québec, qui est dépourvue d’eau potable.

Tout comme son personnage, elle a décidé de passer à l’action en fondant HerBraids, une entreprise sociale qui vend en ligne des pendentifs faits à la main et offre des ateliers visant à faire avancer le dialogue sur les enjeux liés à l’eau potable dans les collectivités autochtones. Une partie des recettes est consacrée à des initiatives pour installer des infrastructures d’eau potable dans les communautés autochtones.

Cette ambitieuse entrepreneure a également fondé Quemeez, une entreprise de mocassins pour bébés qui a attiré les investisseurs de la série Dragon’s Den sur CBC. Cette expérience l’a incitée à lancer Pow Wow Pitch, un concours inspiré du même concept qui s’adresse exclusivement aux entrepreneurs autochtones. Il est tenu chaque année en ligne et en personne lors des festivals autochtones.

Les finalistes sont épaulés par un mentor afin de peaufiner leur proposition d’affaires dans l’espoir de triompher dans l’une des huit catégories, dont deux sont commanditées par RBC.

« J’ai voulu offrir à d’autres ce que Dragons’ Den a fait pour moi, parce que ça donne des ailes », affirme Mme Tenasco.

Les communautés autochtones sous les projecteurs

Mme Tenasco est l’une de ces femmes autochtones qui tiennent tête aux injustices historiques et aux problèmes systémiques actuels pour améliorer les sphères sociales, économiques et culturelles de leur communauté. Son travail a été mentionné dans le rapport Un chemin tracé de RBC, qui met en lumière la résilience, le talent et les réussites des peuples autochtones au Canada.

« Les femmes et les filles autochtones ont toujours été les piliers de leur communauté », déclare Phil Fontaine, ancien chef national de l’Assemblée des Premières Nations durant trois mandats et conseiller spécial aux Services financiers aux Autochtones RBC. 

« Elles sont porteuses de guérison et donnent l’espoir que nous pourrons un jour collaborer tous ensemble pour réaliser les 94 appels à l’action et améliorer le tissu culturel, social et économique de notre pays », poursuit-il en faisant référence à la Commission de vérité et réconciliation, qui presse le gouvernement d’agir pour réparer les effets du génocide culturel et des écoles résidentielles.

« Les difficultés qu’éprouvent les peuples autochtones du Canada et les obstacles qu’ils doivent surmonter sont indéniables et ne datent pas d’hier, affirme Dave McKay, président et chef de la direction de RBC. Depuis des décennies, RBC s’associe à des nations autochtones pour stimuler la croissance économique et opérer des changements sociaux favorables par l’entremise de projets centrés sur la croissance, le développement durable et le bien-être. Nous entendons continuer à promouvoir la réconciliation sincèrement et concrètement. »

Une partie intégrante de la prospérité au Canada

La sagesse et le talent des peuples autochtones sont très prometteurs. Selon les prévisions, l’économie autochtone au Canada pourrait atteindre 100 milliards de dollars d’ici cinq ans, soit plus de trois fois sa taille actuelle.

« Quels que soient les obstacles qu’elles rencontrent, les femmes autochtones doivent toujours s’entraider pour mener à bien leurs projets », déclare Brittanee Laverdure, vice-présidente régionale, Patrimoine autochtone RBC, RBC Gestion de patrimoine – Canada, et membre du clan du loup, rattaché à la Première Nation Kaska.

Dans les communautés autochtones, la prospérité passe nécessairement par la création d’espaces sécuritaires pour les femmes. Kiyari McNabb et Vicky LaForge se sont illustrées à ce propos en 2019 en mettant sur pied REDSILIENT, une exposition rendant hommage aux filles et aux femmes autochtones disparues et assassinées à Saskatoon.

Plusieurs des visiteurs ont écrit des lettres à leurs proches disparues ou assassinées et accroché des pochettes renfermant du tabac à une installation représentant un arbre. Chaque pochette représentait une feuille et symbolisait une prière pour une femme, une fille ou une famille touchée par la violence sexiste.

« La plupart des organismes avec lesquels j’ai été en contact n’acceptent pas véritablement les jeunes en difficulté. Mais nous ne sommes pas “en difficulté”. Nous cherchons simplement à entrer en contact avec nous-mêmes et avec notre collectivité. L’art nous y aide et favorise notre guérison », explique Mme McNabb.

Colleen Lucier, directrice générale de l’organisme Lii Michif Otipemisiwak Family and Community Services, à Kamloops (Colombie-Britannique), a dirigé la construction de Kikékyelc: A Place of Belonging, une unité d’habitation où de jeunes Autochtones peuvent recevoir un soutien culturellement approprié, réussir leur transition vers une vie autonome et éviter d’être placés en famille d’accueil.

« Nous ne sommes pas un organisme de logement, mais il nous semblait nécessaire de créer une unité d’habitation où les jeunes pourraient recevoir le soutien qui leur convient et réussir leur transition vers une vie autonome », précise-t-elle.

L’entraide au cœur de la réussite

« Si vous êtes une jeune femme autochtone, entrez en contact avec d’autres femmes autochtones. Si vous avez besoin d’une mentore, elles ne refuseront pas, je vous le garantis. On peut se sentir très isolée en tant que femme, et encore plus en tant que femme autochtone. Vous découvrirez une grande générosité, et bâtir ces réseaux peut vous enraciner dans divers groupes qui deviendront pour vous une véritable communauté », déclare Mme Laverdure.

Tracy Antoine est directrice générale principale, Marché autochtone à RBC, et membre de la collectivité Stu’xtews, dans la région centrale intérieure de la Colombie-Britannique. Elle recommande aux femmes de faire preuve de curiosité tout en restant fidèles à leurs racines :

« Demeurez solidement ancrées dans votre culture et vos connaissances linguistiques, et restez fières de votre lignée matriarcale. Quel que soit votre choix de carrière, faites entendre votre voix. Recherchez les relations saines qui favorisent le développement personnel. Acceptez les défis qui vous sont proposés, gagnez confiance en vous et travaillez courageusement à réaliser votre potentiel », clame-t-elle.

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