20 août 2024 | Animée par Leanne Kaufman
Racontez votre vie et parlez de votre legs en rédigeant votre propre article nécrologique
« Rédigez ce que vous aimeriez que l’on retienne de vous et faites abstraction de ce que vous ne voulez pas dire. Après tout, vous n’êtes pas journaliste, n’est-ce pas ? Et cela vous concerne directement. Vous pouvez donc passer l’éponge sur certaines choses et ne consigner que ce que vous souhaitez, en précisant la façon dont vous aimeriez que l’on se souvienne de vous. »
Orateur initial:
Bonjour, et bienvenue à Au-delà de la richesse avec votre animatrice, Leanne Kaufman, présidente et cheffe de la direction de RBC Trust Royal. Pour la plupart d’entre nous, parler de sujets comme le vieillissement, la fin de la vie et la planification successorale n’est pas facile. C’est pourquoi nous leur consacrons ce balado qui vous donne l’occasion d’en entendre parler tout en profitant des grandes connaissances de certains des meilleurs experts dans le domaine au pays. Aujourd’hui, nous voulons vous fournir des renseignements qui vous aideront à vous protéger, vous et votre famille, dans le futur. Voici votre animatrice, Leanne Kaufman.
Leanne Kaufman :
Comment réagissez-vous sur un plan purement émotif lorsque je prononce les mots article nécrologique ? Vous faites probablement un lien immédiat avec la mort et tous les troubles émotionnels qui y sont associés. Mais qu’en est-il si nous modifions notre perception pour adopter un point de vue opposé ? En vérité, c’est la vie – dans toute sa richesse – qui est au cœur des articles nécrologiques. Ces articles brossent le tableau de la façon dont nous avons vécu et de celle dont nous souhaitons que l’on se souvienne de nous. Plutôt que de redouter la fin de notre vie, qu’en serait-il si nous pouvions recadrer le sujet en faisant en sorte qu’elle nous offre l’occasion de réfléchir à ce que nous laissons derrière nous ? Prenons le temps de parler de la rédaction et de la planification de l’ultime chapitre de notre vie.
Bonjour, mon nom est Leanne Kaufman. Je vous souhaite la bienvenue au balado Au‑delà de la richesse de RBC Gestion de patrimoine – Canada. J’ai le plaisir d’être accompagnée aujourd’hui de Sandra Martin, une journaliste primée, chroniqueuse qui écrit désormais pour The Globe and Mail. Rédigeant des articles nécrologiques depuis fort longtemps, elle a relaté le parcours de vie de centaines de Canadiens éminents, dont Pierre Berton, Jackie Burroughs, Brian Mulroney et Alice Munro. Elle est également auteure d’ouvrages à succès nationaux acclamés par la critique, dont Working the Dead Beat et A Good Death: Making the Most of Our Final Choices.
Sandra, merci d’être ici avec moi aujourd’hui pour discuter de l’importance de la planification de la fin de notre vie et de la raison pour laquelle cette question importe au-delà de la richesse.
Sandra Martin :
Je suis ravie d’être ici.
Vous distinguez l’article nécrologique de l’avis de décès. Pourriez-vous nous dire quelle distinction vous faites à ce sujet ?
Oui. Selon moi, l’article nécrologique est rédigé par un journaliste. L’article nécrologique se fonde sur les faits et présente tant les aspects positifs que les aspects qui le sont peut-être un peu moins de la vie du sujet visé. Si, en principe, l’article nécrologique doit être impartial, il arrive bien évidemment qu’il ne soit pas parfaitement neutre.
En revanche, l’avis de décès est une annonce. L’avis de décès représente en fait ce que les membres de la famille ou les amis proches souhaitent publier, que ce soit dans un journal ou dans les médias sociaux, pour annoncer le décès d’un être cher ou, dans certains cas, d’un être qui n’était pas si cher que cela…
L’article nécrologique et l’avis de décès remplissent donc des fonctions différentes. À titre de journaliste, je n’écris pas pour la famille. J’écris plutôt pour la population. J’écris pour les lecteurs du journal avec lequel j’ai principalement collaboré, soit The Globe and Mail. Tandis que, dans bien des cas, l’avis de décès a simplement pour objet d’informer et de rendre hommage au défunt.
Attardons-nous un peu plus sur l’objet de l’article nécrologique en tentant peut-être de souligner ce qui permet à ces articles de se distinguer sur le plan de leur qualité, compte tenu de la définition que vous venez de nous proposer.
Eh bien, l’une des particularités des articles nécrologiques tient au fait qu’ils sont souvent rédigés à la hâte. Ainsi, par exemple, j’ai récemment écrit au sujet de Brian Mulroney. J’ai écrit cet article pour The Guardian en Angleterre. Il m’était venu à l’idée, il y a de nombreuses années, de rédiger son article nécrologique alors qu’il était affligé d’une maladie quelconque, et je m’étais alors fait la réflexion suivante : « S’il vit suffisamment longtemps, il parviendra à surmonter le sentiment de honte qu’il a éprouvé lorsqu’il a quitté la politique, et il passera alors pour un héros. » Et ce fut le cas. Il y a de nombreuses raisons d’applaudir Brian Mulroney. Je pense par exemple à sa position sur les pluies acides, à la mise en place de la TPS, à des mesures de ce genre. Mais il faut également parler d’autres réalités. Qu’il s’agisse par exemple de ces enveloppes brunes remplies d’argent liquide qu’il a acceptées après avoir quitté ses fonctions.
Ce que je souhaitais faire, c’était de m’efforcer de rendre compte de tous ces aspects et de toutes ces contradictions qui avaient marqué sa vie. De sorte que lorsque The Guardian m’a demandé d’écrire son article nécrologique, c’est ce que j’ai tenté de faire. Je suis revenue à son enfance et je me suis renseignée sur la période au cours de laquelle il avait grandi dans une petite ville du Québec. Il s’agissait d’une ville dont l’industrie était les pâtes et papiers. Son père lui avait un jour dit : « La seule façon de quitter une ville de pâtes et papiers consiste à faire des études universitaires. » Même si sa famille était pauvre, elle s’est vraiment employée à faire en sorte qu’il puisse acquérir une bonne éducation.
Mais un autre aspect dont il faut tenir compte est que Brian Mulroney avait une voix tout à fait mélodieuse. Lorsque les barons de l’industrie américains se retrouvaient dans cette ville – qu’ils possédaient par ailleurs – il arrivait à Brian Mulroney de chanter. Et un jour, d’ailleurs, on lui donna de l’argent après qu’il eut chanté. Je pense qu’il faut noter ce fait car, tout au long de sa vie, il est demeuré très important pour lui d’être reconnu et de recevoir quelque chose pour ce qu’il faisait. Et il me semble que c’est cela qui explique, dans une certaine mesure, qu’il ait accepté cet argent de Karlheinz Schreiber.
Je voulais donc inclure tout cela dans mon article nécrologique. Pour dire vrai, dans les hommages à Brian Mulroney que j’ai pu lire ne figurait jamais le nom de Karlheinz Schreiber, puisque les auteurs de ces hommages poursuivaient un objectif différent. Voilà, me semble-t-il, ce qui constitue vraiment la différence.
Lorsque vous dites que l’article nécrologique est rédigé par un journaliste, si je comprends bien vos propos, il faut retenir le fait que cet article présente un point de vue indépendant plutôt qu’il témoigne d’une interprétation particulière du parcours de vie du défunt ?
Il s’agit en effet d’un point de vue indépendant, point de vue dont j’espère aussi qu’il est sensible à la souffrance des proches immédiats et des amis. Parler avec quelqu’un du décès d’un être cher est très poignant, et je ne compte plus le nombre de ces entretiens que j’ai pu avoir. Ils se déroulent généralement au téléphone et dans des circonstances telles que l’on ne dispose que de peu de temps. Il me semble donc qu’il faut s’assurer de faire preuve d’empathie envers la famille pour prendre acte de la perte qui l’afflige. Il me semble cependant par ailleurs qu’il ne faut pas perdre de vue le fait qu’à titre de journaliste vous ne rédigez pas un hommage. Vous tentez de présenter le parcours d’une vie avec toutes ses nuances, ses bons et ses mauvais aspects, en plus de vous efforcer de tirer des conclusions de cette existence.
Ainsi, par exemple, je viens d’écrire sur Alice Munro, une nouvelliste très prisée. Et comme je n’occupe plus désormais les fonctions de rédactrice officielle des articles nécrologiques pour The Globe and Mail, puisque j’ai désormais une certaine marge de manœuvre à l’égard de ces questions, il ne me revenait pas d’écrire cet article. J’ai plutôt fait savoir que si je ne souhaitais pas rédiger l’article, je préférais rédiger un témoignage d’appréciation. Voilà qui constitue en soi un exercice tout à fait différent. Je suis parvenue à me référer à sa vie pour décrire ses histoires et à faire référence à ces dernières pour formuler des commentaires sur sa propre vie plutôt que d’avoir à tracer le bilan chronologique de son existence. Cela m’a donc donné un peu plus de liberté pour consigner sur papier ce que je souhaitais dire à son sujet.
Vous avez déjà recommandé que chacun rédige son propre article nécrologique et l’inclue dans son testament. Pourquoi avez-vous formulé une telle recommandation ?
Parce que cet exercice est très troublant. Disons que votre mère vient de mourir et que vous devez publier une annonce nécrologique dans le journal. Qu’allez-vous dire au sujet de votre mère ? C’est très compliqué. À quelle date a-t-elle obtenu son diplôme d’études secondaires ? L’a-t-elle bel et bien obtenu ? Quand s’est-elle mariée ? Il y a toutes ces choses auxquelles il faut penser, et j’en suis venue à cette conclusion après avoir parlé à une foule de gens. Lorsque je demande à quelqu’un à quel moment ses parents se sont rencontrés, on me répond généralement qu’on ne le sait pas.
De sorte que je pense qu’il est beaucoup plus avisé de se charger soi-même de cette tâche. Rédigez ce que vous aimeriez que l’on retienne de vous et faites abstraction de ce que vous ne voulez pas dire. Après tout, vous n’êtes pas journaliste, n’est-ce pas ? Et cela vous concerne directement. Vous pouvez donc passer l’éponge sur certaines choses et ne consigner que ce que vous souhaitez, en précisant la façon dont vous aimeriez que l’on se souvienne de vous.
Je pense aussi que, si vous rédigez votre propre article nécrologique, vous devez vous efforcer de parler de ce qu’ont été les priorités de votre vie, ce qui est extrêmement difficile. J’ajouterais par ailleurs qu’il me semble que l’article nécrologique ne sied pas aux règlements de compte.
En vous entendant dire cela, on a un peu l’impression que vous avez déjà été témoin de ce genre de situation.
J’ai été témoin d’une foule de situations de ce genre. J’ai lu de nombreuses annonces car, pour dire vrai, je le reconnais, j’adore lire les avis de décès. Il y a donc des situations où la deuxième épouse rédige un avis de décès et où nulle part il n’est fait mention de la première épouse, qui est du reste la mère des enfants ! Je me rappelle avoir rédigé l’avis de décès de mon père dans lequel je suis parvenue à faire mention de ses deux épouses bien-aimées. Et il me semble que cela est important. Cependant, lorsque j’ai rédigé cet avis, je ne l’ai pas fait en tant que journaliste. Je l’ai écrit en tant que fille du défunt.
Ainsi donc, vous rendez en quelque sorte service à vos proches si vous intervenez en ce sens dans le cadre de votre planification, l’objectif étant qu’ils n’aient pas à retrouver tous les éléments d’information pour s’assurer de ne pas se tromper. Il me semble cependant par ailleurs qu’en agissant de la sorte, vous êtes également vraiment l’auteur de l’ultime chapitre de votre vie.
C’est exact. Et il me semble que l’autre aspect tient au fait que si vous ne pouvez contrôler les propos que tiendront à votre endroit les personnes qui vous survivront, vous pouvez à tout le moins faire en sorte qu’elles s’appuient sur l’ébauche que vous aurez rédigée. Cela m’apparaît très important. Faites en sorte qu’elles puissent se servir de votre ébauche comme point de départ.
Voilà qui est très important. Au cours des dernières années, vous avez porté votre attention aux questions qui sont liées à la fin de la vie. Dans votre ouvrage, intitulé A Good Death, vous avez décrit la mort comme étant l’« ultime droit de la personne ». Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?
Mon livre, A Good Death, présente en fait une histoire sociale du mouvement pour le droit de mourir ou la droit à la mort. Dans notre pays, comme plusieurs le savent, certaines options s’offrent à nous. Les personnes admissibles peuvent se prévaloir de l’aide médicale à mourir, qui est une procédure médicalisée. Nous avons donc le droit de dire : « J’en ai assez. Je veux mettre fin à ma vie. Mes douleurs sont insurmontables, mes souffrances me sont intolérables et je veux que l’on mette fin à ma vie. » Il s’agit d’une situation très intéressante puisque, si le suicide n’est pas illégal, le fait de demander à quelqu’un de vous aider à mourir l’était. De sorte que la lutte en faveur de l’aide médicale à mourir n’a porté fruit que du fait de contestations devant les tribunaux. Et ces contestations ont pu être intentées parce que nous disposons de la Charte canadienne des droits et libertés. Cette charte nous permet de prendre certaines décisions qui concernent notre propre vie et notre intégrité.
Voilà donc l’un des aspects que j’ai trouvé très intéressant puisque j’écrivais des articles nécrologiques depuis un certain temps, ce qui était mon choix. Pour un journaliste, on dit parfois que cette mission revient en quelque sorte à être envoyé au goulag, si vous voyez ce que je veux dire… Mais, en fait, je pensais que cette activité serait intéressante et, en vérité, elle l’a été tout à fait. Cependant, j’observais que les gens mouraient de façon différente et qu’ils relataient leur histoire parce qu’ils souhaitaient que des modifications soient apportées sur le plan législatif, ce qui m’a rendu tout cela intéressant.
Toute la question qui concerne les soins axés sur le patient m’intéresse également beaucoup. Il fut un temps où les médecins étaient considérés comme des demi-dieux. Ils prenaient les décisions et nous les écoutions. Aujourd’hui, le processus est tout à fait différent, particulièrement dans le cas des jeunes médecins, avec qui il est possible de se pencher ensemble sur un problème et où l’on vous demande votre avis à titre de patient. Imaginons ce qu’il en est dans le cas de l’aide médicale à mourir, le patient se demandant s’il y aura droit puisqu’il estime qu’il souhaite mettre fin à ses jours. Et après l’avoir évalué, deux médecins lui répondront que oui, il est admissible car il répond aux critères. Après quoi le patient pourra aller de l’avant. Voilà une option qui ne sied certes pas à tout le monde et, manifestement, tel ne devrait pas être le cas. Cependant, il s’agit là d’une option qui s’offre à nous dans ce pays.
Oui, et je pense que de plus en plus de gens se tournent vers cette avenue.
Une foule de choses qui étaient autrefois tabou dans la société convenue ne sont plus désormais considérées comme telles. Même le fait d’avoir un entretien comme celui que nous avons toutes les deux maintenant et de soulever le sujet qui concerne le choix du moment de notre décès. Selon vous, que pourrions-nous gagner, en tant que société, si nous étions plus à l’aise à parler de la mort ?
Je pense que nous aurions remporté une énorme bataille contre la honte.
Permettez-moi de vous soumettre un exemple personnel. Ma mère est décédée d’un cancer du sein avec métastases. Elle n’était pas très vieille puisqu’elle avait 65 ans. Elle éprouvait une telle honte du fait qu’elle souffrait du cancer du sein que nous n’avions pas le droit de parler de quoi que ce soit. Elle voulait vraiment que cela relève du plus grand secret.
Je pense que c’est en fait ce qui s’est passé au tout début dans le cas de l’aide médicale à mourir… Dans les avis de décès, on retrouvait des formules telles que « au moment où il l’a choisi » ou « selon ses souhaits ». Et, bien évidemment, je parvenais à décoder ces formules et je jetais immédiatement un coup d’œil au bas de l’avis de décès afin d’y trouver une mention des organismes de bienfaisance. Cependant, les personnes concernées craignaient de citer la véritable cause du décès. Et en tant que journaliste, la cause du décès m’intéresse toujours.
Je pense que nous faisons preuve aujourd’hui d’une plus grande ouverture d’esprit. De nombreuses personnes s’inquiètent de la hausse du nombre de celles et ceux qui choisissent l’aide médicale à mourir. Cependant, cette situation relève en grande partie de la simple réalité démographique. Notre société vieillit et de plus en plus de gens atteignent l’âge de 80 ans, voire de 90 ans, et même, comme vous le savez fort bien, l’âge de 100 ans. Voilà donc pourquoi nous allons observer une augmentation du nombre de recours à l’aide médicale à mourir. Sans compter le fait que les gens âgés sont plus susceptibles de souffrir de cancer et de maladies cardiovasculaires. Et c’est au sein de ces groupes que l’on retrouve le plus souvent les gens qui souhaitent mettre un terme à leur vie.
Je pense que nous devons parler de ces sujets. Je me plais à rappeler combien le sujet du sexe était tabou à l’ère victorienne. Si le sexe constituait une réalité, jamais n’en parlait-on, et certainement pas en public. C’est la même chose dans le cas de la mort puisqu’elle fait partie de la vie. Et j’estime que le choix concernant la mort constitue en définitive l’ultime droit de la personne. Si nous jouissons aujourd’hui de choix reconnus à l’égard de divers autres aspects de nos vies, il me semble que la mort relève toujours un peu du tabou. Si les choses changent, cette réalité demeure néanmoins.
Oui, je suis d’accord avec vous. J’ai lu l’avis de décès d’une amie de mes parents il y a quelques semaines, et il y était expressément fait mention du recours à l’aide médicale à mourir. Et même pour les membres de cette génération, ce sujet cesse de plus en plus de relever du tabou, ce dont il y a lieu, me semble-t-il, de se réjouir. Peut-être cela est-il plus facile pour eux que ce ne l’est pour nous, qui pleurons leur départ. Je ne sais pas.
Sans compter le fait que cette réalité les touche plus directement du fait de leur âge.
Absolument. Vous avez parlé de la nécessité de s’entraîner à vieillir. Que voulez-vous dire par cela ? Comment pouvons-nous nous y prendre ?
Eh bien, il se trouve que j’ai tout d’un coup pris conscience du fait que je n’étais plus si jeune. La vérité est que je suis une baby-boomer. J’ai eu un peu de mal à réaliser que j’étais tombée à quelques reprises et que j’en avais même subi des conséquences. J’ai pris conscience du fait que les choses changeaient. J’ai donc élaboré un certain nombre de systèmes pour faciliter ma propre vie. Ainsi, par exemple, il ne m’arrive jamais, au grand jamais, de monter ou de descendre les escaliers – ce que je fais pourtant souvent – sans m’agripper à la rampe. Il s’agit là d’un petit exemple, mais je pense que nous éprouvons des difficultés à chacune des étapes de notre vie. Qu’il s’agisse de l’apprentissage de la propreté pour soi ou d’intervenir en ce sens pour une autre personne, ou de l’adolescence… à toutes ces étapes de notre vie, nous devons faire preuve d’une grande patience, réfléchir abondamment, en plus d’acquérir de l’expérience et des aptitudes. Et il me semble que le vieillissement constitue une autre de ces étapes de notre vie, à laquelle nous ne pouvons nous abstenir de penser.
Parmi les choses auxquelles j’accorde de l’attention en vieillissant, je me demande, par exemple, si je fais suffisamment d’exercice ? En vérité, je n’en fais pas assez. Est-ce que je manifeste toujours de l’intérêt pour ce qui se passe dans le monde ? Et je constate qu’il arrive parfois qu’on puisse prendre certaines habitudes – notamment si l’on vit en couple depuis fort longtemps, comme c’est le cas pour moi –, habitudes qui consistent par exemple à manger du maïs soufflé tout en regardant Netflix ou un film quelconque, et cela n’est pas souhaitable en vérité. Je pense qu’il faut continuer à travailler quelle que soit la définition que vous reteniez de ce qui constitue du travail. Qu’il s’agisse de faire du bénévolat ou d’apporter son aide à telle ou telle cause, ou tout simplement d’écrire un roman ou quelque chose, voire de suivre des cours. Je pense qu’il ne faut pas tout simplement être victime du vieillissement. Je pense qu’il faut aborder cette étape de la vie de manière active et tirer le meilleur parti possible de cette longue étape de la vie qui sera la nôtre. Je pense que nous devrions agir en ce sens et, pour ce faire, il convient notamment de faire des plans. Comment souhaitons-nous que notre vie prenne fin ? Comment organisons-nous notre testament et notre héritage ? Et qu’allons-nous faire de tous ces biens que nous avons accumulés ?
Voilà de grandes questions auxquelles nous consacrons énormément de temps de discussion, non seulement dans ce balado, mais dans le domaine professionnel qui est le mien.
Sandra, je dois dire que vous êtes une femme absolument fascinante. J’ai l’impression que je pourrais vous écouter parler de ces personnes sur lesquelles vous avez écrit pendant de nombreuses heures. Mais si vous deviez formuler le souhait que les personnes qui nous écoutent ne retiennent qu’une seule chose de l’entretien que vous et moi avons eu aujourd’hui, quelle serait cette chose ?
Prenez tout d’abord soin de vous. Et lorsque je dis ça, je ne le dis pas de manière arrogante. Il se trouve simplement que vous ne serez pas en mesure de prendre soin de quiconque à moins que vous ne soyez vous-même en très bonne forme. Je pense que bon nombre d’entre nous, et c’est notamment vrai des femmes, si vous me permettez de le dire bien franchement, nous retrouvons à prendre soin d’une foule de gens. Vous ne pouvez pour autant vous négliger vous-même. Cela signifie qu’il faut savoir comment fonctionnent les comptes de banque, qu’il faut savoir où se trouve chaque chose et comment vivre une vie indépendante et enrichissante.
Je me rappelle d’avoir discuté avec une amie alors que nous pleurions la perte d’une tierce personne. Et mon amie m’a dit ceci : « Au moins, dans mon cas, je suis devenue veuve lorsque j’avais 50 ans de telle sorte que j’ai eu le temps d’apprendre à vivre seule. » Et il m’a semblé qu’il s’agissait là d’un conseil extrêmement précieux. Si, par exemple, votre mari n’aime pas voyager, voyagez avec des amis. Partez en randonnée. Je pense qu’en agissant de la sorte, vous vous occupez tout d’abord de vous. Assurez-vous d’être en forme, d’être apte et de demeurer intéressée par le monde qui nous entoure.
Voilà d’excellents conseils. Et on ne pourrait souhaiter de meilleure conclusion à notre entretien. Permettez-moi donc de vous remercier, Sandra, de vous être jointe à moi aujourd’hui pour parler de l’importance que revêt le fait d’être l’auteur de sa propre retraite, de sa propre fin de vie et, ultimement, de notre propre article nécrologique, en nous affairant à planifier les derniers chapitres de notre vie, en soulignant en quoi cela importe au-delà de la richesse.
Merci beaucoup. J’ai éprouvé énormément de plaisir à discuter avec vous.
Vous pouvez en apprendre plus sur Sandra Martin à l’adresse sandramartinwrites.com. Si vous avez aimé cet épisode et si vous souhaitez contribuer à appuyer notre balado, je vous invite à en faire part à d’autres personnes, à en parler sur les médias sociaux, ou encore à donner une note et à rédiger une critique. Mon nom est Leanne Kaufman et j’ai très hâte de vous retrouver lors de notre prochain balado. Merci d’avoir été des nôtres.
Orateur final :
Qu’il s’agisse de planifier votre succession ou les besoins de votre famille ou de votre entreprise, ou de bien remplir votre rôle d’exécuteur testamentaire (appelé liquidateur au Québec) de la succession d’un être cher, nous pouvons vous guider, aplanir les difficultés et soutenir votre vision. Faites équipe avec RBC Trust Royal afin que les générations futures profitent longtemps de votre legs. Laissez un héritage, pas un fardeau™. Allez à rbc.com/trustroyal.
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