Être proactif en vue d’impliquer et d’aider ceux et celles qui seront les bénéficiaires de ce patrimoine.
La prochaine génération, eu égard au transfert majeur de patrimoine qui se profile à l’horizon au Canada, a suscité de nombreuses études, suppositions et suggestions quant à son niveau de préparation, les différentes tendances sociales, éducatives, économiques et associées au marché du travail avec laquelle elle devra composer ainsi que les répercussions de ces facteurs et d’autres sur ses décisions financières ou son approche à la planification. Avant de se pencher plus directement sur ces aspects, particulièrement en ce qui concerne la prochaine génération, il importe toutefois de considérer le transfert de patrimoine dans son ensemble comme un processus multigénérationnel. Au-delà du processus lui-même, soit le transfert d’actifs de donneurs à des bénéficiaires et les décisions pour l’exécuter, les personnes et les familles devraient considérer, de façon appropriée, l’intégralité d’une planification, incluant l’éducation, le partage de connaissances, la dynamique familiale, la communication, la préparation et les méthodes ou les approches. Bien qu’un transfert de patrimoine réussi à la prochaine génération doive miser sur tous ces éléments, ce type de réflexion et d’approche holistiques semble faire défaut chez de nombreuses familles canadiennes. En effet, les études démontrent qu’environ 30 pour cent seulement de tous les transferts de patrimoine sont réussis (la réussite étant définie comme une situation en vertu de laquelle la famille conserve le contrôle sur ses actifs et l’harmonie familiale est préservée après le transfert aux héritiers). Toujours selon ce sondage, 95 pour cent des échecs seraient imputables à la famille elle-même — soit pour des raisons de rupture ou d’absence de communication familiale, d’héritiers insuffisamment préparés ou d’une absence de mission familiale.1 Étant donné ces statistiques, une analyse des raisons de ces échecs généralisés est essentielle si on veut trouver les meilleures stratégies en adéquation avec les situations personnelles et familiales de chacun et, ce faisant, assurer la création d’un legs durable pour les générations à venir. Comme partie intégrante d’une planification de patrimoine réussie pour la génération millénaire, nous proposons quatre aspects à considérer pour aider à orienter le processus.
Selon le récent Rapport 2017 sur le transfert de patrimoine de RBC Gestion de patrimoine (RBC GP), les répondants canadiens disent avoir reçu leur première éducation financière structurée à un âge moyen de 26 ans. Du seul point de vue de l’étape de vie, cela signifie que de nombreuses personnes avaient déjà quitté l’âge normal de fréquentation d’une institution d’enseignement et les premières années associées avec le statut de jeune adulte (et assumaient leurs premières responsabilités financières et l’indépendance financière y associée) avant d’avoir développé de solides connaissances— voire même parfois des connaissances de base — en gestion financière. Par conséquent, plusieurs avaient vraisemblablement déjà pris quelques décisions financières et il est fort probable qu’ils ont déjà raté des opportunités au plan de la dépense, de l’épargne et des budgets (les principes financiers de base), de l’investissement (principes d’investissement), et de la gestion de patrimoine (p. ex. en matière de testaments, de fiducies, de stratégies fiscales, etc.).
Cet âge tardif auquel plusieurs personnes sont initiées aux questions financières et de patrimoine peut entraîner de nombreuses conséquences lorsqu’il s’agit de se préparer à hériter et à gérer un patrimoine. Un des principaux enjeux qui peut survenir tient à la courte période entre le moment du début des apprentissages et le moment de la réception d’un legs. À cet effet, le rapport indique qu’on commence en moyenne à hériter de la génération de ses grands-parents à 29 ans. Aussi, bien que l’âge moyen pour recevoir un héritage de ses parents est de 44 ans (ce qui signifie qu’on bénéficie de plus de temps pour accroître sa littératie financière), le rapport fait état d’une relation entre l’âge et le niveau de confiance lorsqu’il s’agit de prise de décisions financières. Plus spécifiquement, 66 pour cent des répondants, qui étaient âgés de moins de 18 ans au moment de débuter leur éducation financière, se sont dits confiants lorsqu’ils abordaient des sujets associés à l’argent et aux finances. Toutefois, lorsque cette éducation était réalisée entre les âges de 35 ans et de 55 ans, moins de la moitié des répondants se sont déclarés confiants quant à leur niveau de connaissances. Étant donné ces constats, aider la plus jeune génération à s’initier plus tôt et à s’engager dans des apprentissages financiers structurés pourrait s’avérer très avantageux quant à l’amélioration de leurs compétences et la confiance qu’ils manifesteront plus tard en matière de gestion financière.
Au-delà de l’éducation en général, il est aussi important d’examiner les types et formats que peuvent emprunter cette éducation et de considérer lesquels sont les plus efficaces. Selon les tendances canadiennes révélées dans le Rapport 2017 de RBC GP sur le transfert de patrimoine, celles-ci pointeraient davantage vers les sources plus informelles d’apprentissages et d’éducation, la principale étant des conversations générales avec sa famille tout au long de sa vie. Bien qu’il s’agisse de la méthode la plus courante, les répondants ont mentionné qu’ils considéraient l’éducation en littératie financière offerte par des conseillers professionnels comme étant la méthode la plus efficace pour améliorer leurs connaissances en matière de gestion de patrimoine. D’autres méthodes qui se sont relativement bien classées incluent la formation découlant de son implication dans une entreprise familiale, des réunions avec un conseiller financier et les réunions familiales.
Étant donné la panoplie de méthodes et les différents niveaux d’efficacité de celles-ci, les personnes et les familles pourraient bénéficier d’une approche plus variée et exhaustive qui combine des opportunités formelles et informelles d’apprentissage. En effet, il est important de reconnaître que les discussions familiales recèlent une valeur certaine et que celles-ci doivent avoir lieu. Toutefois, il s’avérerait très avantageux d’étendre la portée de cette éducation et de transmettre plus de connaissances en suppléant les apprentissages personnels et familiaux par des méthodes plus formelles, ainsi en faisant appel à un conseiller professionnel qualifié en gestion de patrimoine. À cet égard, vous pourriez commencer par présenter les membres de votre famille et vos héritiers à vos conseillers professionnels comme moyen d’établir une relation avec la prochaine génération et de trouver des opportunités potentielles d’éducation en littératie financière ou des ressources que vos conseillers pourraient être en mesure d’offrir.
Pour plus d’information sur le développement de judicieuses compétences en gestion financière chez les enfants, les jeunes et les jeunes adultes, veuillez consulter :
Inculquer des notions de sagesse financière dès un jeune âge pourrait s’avérer très avantageux pour ce qui est d’aider de jeunes enfants et des adolescents à se familiariser et à être confortables avec les concepts de base de la gestion financière. Tout au long de l’adolescence et des premières années associées à l’âge adulte, il y a également des concepts et des principes qui deviennent de plus en plus pertinents, selon l’étape de vie à laquelle on est rendu, et qui augmentent notre indépendance financière et aident à améliorer notre littératie financière. Le tableau suivant présente sommairement quelques-unes des notions avec lesquelles les adolescents et les jeunes adultes devraient se familiariser, selon leur âge, afin de les concentrer et développer leurs connaissances et leur confiance globale sur des sujets associés à l’argent et au patrimoine.
Pour plus d’information sur un de ces concepts ou principes, veuillez-en discuter avec votre conseiller RBC Gestion de patrimoine. Vous n’avez pas de conseiller RBC et vous souhaitez en trouver un ? Laissez nous vous connecter avec l’un d’eux.
Chez plusieurs personnes qui songent ou s’apprêtent à transférer un patrimoine, une des principales préoccupations consiste à déterminer quelle information et quels détails doivent être partagés avec leurs héritiers. Certains sont plus traditionnels et conservateurs dans leur façon de penser et s’inquiètent des répercussions potentiellement négatives de partager trop d’information (voire même toute information) avec eux. Cette préoccupation est reflétée dans le Rapport 2017 de GP sur le transfert de patrimoine aussi bien au plan éducatif que celui de la préparation. Par exemple, lorsque questionnés quant à leurs raisons pour reporter l’éducation financière de la prochaine génération, 31 pour cent ont mentionné leur propre manque de préparation comme principal obstacle à une conversation sur le sujet; 27 pour cent étaient d’avis que leurs héritiers n’étaient pas suffisamment âgés; 15 pour cent ne croyaient pas que leurs héritiers y étaient prêts et 13 pour cent qu’ils n’étaient pas confortables à discuter de leur décès. Du point de vue spécifique de la préparation au transfert de patrimoine, les héritiers se trouvent souvent devant de nombreuses zones d’ombre. En fait, le rapport conclue que 33 pour cent seulement de ceux qui ont reçu un héritage en avaient été informés au préalable. Et, même lorsque des discussions avaient eu lieu, celles-ci étaient généralement très limitées et très sommaires, et n’étaient pas suffisamment approfondies et détaillées pour permettre à leurs héritiers de savoir comment ils souhaitaient qu’ils utilisent leur héritage ou leur offrir des explications sur les structures de transfert de patrimoine.
Malheureusement pour plusieurs, lorsqu’il y a des carences au plan de l’éducation ou de la préparation, cela peut accroître le risque d’erreurs financières, l’incertitude quant aux intentions du testateur, du ressentissement quant au pourquoi de certaines décisions et des conflits familiaux. Toutes ces implications potentielles combinées réduisent de beaucoup la probabilité qu’un legs soit préservé. Ce faisant, il est essentiel de comprendre et de considérer l’impact et le rôle précieux de connaissances multigénérationnelles en matière de transfert de patrimoine, et de trouver l’approche d’apprentissage et d’information la plus efficace pour votre famille. Dans le cadre de ce processus, il est important de considérer les situations personnelles et familiales de chacun, et de délibérer les avantages et désavantages potentiels de chaque approche avant de choisir celle qui est la plus en adéquation avec votre dynamique familiale.
Source : Services RBC Gestion de patrimoine. « Cinq questions clés à examiner dans le cadre de la planification successorale et de la transmission de patrimoine »
Lorsque l’objectif est de créer un legs durable, il est essentiel de considérer l’importance d’éduquer les héritiers en général, mais aussi d’établir et de maintenir un dialogue ouvert afin de s’assurer que tout le monde dans la famille soit sur la même longueur d’onde quant aux valeurs et intentions. Selon le Rapport 2017 de RBC GP sur le transfert de patrimoine, il semblerait malheureusement que la plupart des Canadiens et Canadiennes ne reconnaissent pas cet aspect critique, étant donné qu’environ la moitié seulement des répondants ont commencé à discuter et éduquer la prochaine génération sur les questions financières; 41 pour cent n’ont pas commencé à le faire, mais disent avoir l’intention de le faire alors que 11 pour cent n’ont aucun intention d’avoir de telles discussions ou de leur faire part de leurs connaissances. De plus, il y a des indications à l’effet d’un inconfort certain pour ce qui est d’aborder directement le thème de transfert de patrimoine, 40 pour cent seulement des répondants disant se sentir assez à l’aise pour partager tous les détails avec leurs bénéficiaires, et tout juste un peu moins de la moitié d’en discuter, mais en se tenant à des généralités.
Ici encore, l’hésitation à initier de telles discussions et opportunités d’apprentissage, et l’évitement de conversations exhaustives et ouvertes pourraient entraîner des conséquences négatives, menant souvent à des situations où les héritiers ne trouvent pas de réponse à leurs questions, de l’incertitude et un manque de compréhension, qui à la fin feront en sorte qu’ils seront peu aptes à gérer et préserver un legs durable.
Une méthode très efficace pour établir un dialogue ouvert et maintenir la communication est d’avoir recours à des réunions familiales, lesquelles encouragent un climat harmonieux au sein de la famille en fournissant aux héritiers éventuels et aux autres membres de la famille un forum pour partager leurs opinions, préoccupations ou intérêts. Du point de vue du parent ou de la personne qui transfère le patrimoine, ces réunions donnent aussi l’opportunité de partager leurs intentions, raisons et contexte pour leurs décisions, et d’obtenir des avis précieux de membres de la famille qui leur auraient autrement échappé. Des réunions familiales régulières sont aussi l’environnement idéal pour développer et définir les valeurs familiales, avec la contribution de tous ses membres. Que ces valeurs soient axées sur l’éducation, la philanthropie, les arts, les sports, les professions, etc., elles sont souvent très avantageuses comme principes directeurs pour promouvoir un legs durable — non seulement pour les légataires mais aussi pour les générations futures. Conseil : pour améliorer l’efficacité et la direction des réunions familiales, songez à préparer un ordre du jour et à désigner quelqu’un pour rédiger un compte-rendu afin de s’assurer que les discussions sont bien documentées.
Chez les parents, grands-parents, tuteurs légaux et autres adultes, un sentiment naturel et des plus courants lorsqu’on songe au futur est de vouloir ce qu’il y a de mieux pour les générations à venir. Ces espoirs portent sur de nombreuses considérations dans la vie, mais ils s’appliquent également au transfert de patrimoine et à la création d’un legs durable pour les jeunes membres de sa famille. Afin de s’assurer que ses espoirs et ses volontés se concrétisent, il est essentiel de reconnaître la relation entre connaissances, préparation et communication, et leurs répercussions directes sur le succès ultime d’un transfert de patrimoine et d’un legs durable aux générations futures.
Bien que de très nombreuses personnes connaissent l’objectif fondamental d’un testament, il s’agit malgré tout d’un domaine de planification qui est souvent négligé, surtout chez les jeunes. En effet, selon un sondage de Lawyers’ Professional Indemnity Co., 88 pour cent des répondants canadiens âgés de 27 à 34 ans n’avaient pas de testament et la principale raison invoquée était qu’ils se trouvaient trop jeunes pour s’en préoccuper.2 Bien que l’âge puisse être un facteur pour remettre à plus tard une telle décision, il est important que les personnes dans cette strate d’âges reconnaissent que des événements et des jalons de vie marquants qui surviennent souvent au cours de ces années, comme l’achat d’une résidence, le mariage et l’arrivée d’enfants, font en sorte qu’il est encore plus important de se munir d’un testament. Pour ceux et celles qui ont des enfants, un testament est crucial, en ce qu’il vous permet d’identifier un tuteur légal. De plus, les testaments peuvent comporter de nombreux avantages au plan fiscal (en minimisant les impôts payables par votre succession et vos bénéficiaires grâce à une variété de stratégies) en plus de faciliter un processus de transfert de patrimoine harmonieux et efficace, en ce qu’ils servent de document directeur dans l’administration d’une succession. Un testament valide et à jour s’avère donc, à tous égards, une des meilleures façons de protéger sa famille, advenant un événement regrettable, et de s’assurer que ses actifs seront gérés et légués conformément à vos volontés. Note : lors de la création ou la mise à jour d’un testament, il est important de consulter un professionnel juridique qualifié afin de s’assurer que toute l’information est documentée et considérée de manière appropriée.
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