Perspectives mondiales – Panorama 2025 : Un exercice d’équilibre boursier

Analyse
Perspectives

En 2025, les marchés boursiers mondiaux pourraient être en mesure de poursuivre leur élan remarquable des deux dernières années. Pour ce faire, il faudra toutefois que les données économiques et les bénéfices soient au rendez-vous.

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2 Décembre 2024

Jim Allworth
Stratégiste, Portefeuilles
RBC Dominion valeurs mobilières

  • L’enthousiasme à l’égard de l’IA et de la croissance économique qu’elle semble promettre, conjugué aux réductions des banques centrales, a propulsé la majorité des actions vers de nouveaux sommets cette année. D’autres pourraient également se joindre à la danse en 2025, mais cet optimisme pour l’avenir devra selon nous être soutenu par une croissance économique positive continue.
  • Les valorisations déjà élevées et l’humeur de plus en plus enjouée des investisseurs plaident en faveur d’une approche prudente et réfléchie en matière de sélection d’actions.

Le dernier creux atteint par les marchés boursiers mondiaux remonte à l’automne 2022. Cette année-là, l’optimisme enthousiaste des investisseurs de janvier avait sombré au pessimisme lors des creux d’octobre. Depuis, les marchés se sont brusquement redressés et n’ont jamais regardé en arrière.

Tous les principaux marchés boursiers au cours des 25 derniers mois (à l’exception de celui de la Chine, jusqu’à récemment) ont fortement progressé, à commencer par l’indice S&P 500, qui a bondi de 68 %.

Cette forte avancée du S&P est en grande partie attribuable au rendement d’une poignée de titres technologiques à mégacapitalisation, dont les engagements de dépenses substantiels à l’égard du développement de l’intelligence artificielle (IA) ont fait miroiter la perspective d’une croissance démesurée des ventes et des bénéfices au cours des prochaines années.

L’enthousiasme pour l’IA a alimenté un optimisme pour la croissance économique future, ce qu’ont soutenu les réductions de taux des banques centrales, qui ont propulsé la majorité des actions vers de nouveaux sommets. Nous pouvons le voir plus clairement dans le rendement de la version non pondérée de l’indice S&P 500, qui élimine une grande partie de la distorsion induite par les titres à mégacapitalisation très performants des sept merveilles. Cet indice équipondéré a inscrit une hausse moins remarquable, mais tout de même surprenante, de 48 %.

Les gains enregistrés par les indices non américains ont été nettement supérieurs à la moyenne, mais plus faibles. Aucun ne contenait les sept merveilles et ils avaient généralement beaucoup moins d’exposition au secteur technologique.

Les grands indices ont connu deux années de hausse

Rendement des indices boursiers par rapport à septembre 2022

Rendement des indices boursiers par rapport à septembre 2022

Le graphique linéaire montre le rendement de grands indices boursiers depuis janvier 2022, rajusté par rapport à septembre 2022 = 100. Le Japon est représenté par l’indice TOPIX, le Canada, par l’indice S&P/TSX, l’Europe, par l’indice MSCI Europe hors Royaume-Uni et le Royaume-Uni, par l’indice MSCI Royaume-Uni. Tous les indices ont progressé au cours de la période, l’indice américain S&P 500 ayant enregistré la plus forte hausse, suivi des indices du Japon, du Canada, de l’Europe et du Royaume-Uni.

Source : FactSet. Le Japon est représenté par l’indice TOPIX, le Canada, par l’indice S&P/TSX, l’Europe, par l’indice MSCI Europe hors Royaume-Uni et le Royaume-Uni, par l’indice MSCI Royaume-Uni.

Les valorisations ont évolué considérablement, car les marchés ont progressé depuis deux ans : l’indice S&P 500 a pris 68 %, mais le bénéfice par action de l’indice n’a gagné que 12 %, ce qui est faible d’un point de vue relatif. Le ratio cours/bénéfice (C/B) s’établit donc à 24,7 (sur 12 mois), en hausse d’environ 50 % par rapport au creux de 16,4 atteint en octobre 2022.

Il n’y a pas de ligne claire au-delà de laquelle les valorisations boursières ne peuvent s’aventurer. Étant donné que les bénéfices devraient augmenter de 14,6 %, selon les prévisions consensuelles, pour s’établir à 276 $ en 2025, nous croyons qu’il ne serait pas déraisonnable de prévoir de nouveaux sommets pour l’indice l’an prochain et d’envisager que le ratio C/B dépasse le seuil de 25 (sur 12 mois) presque atteint cette année.

Les réalités de la récession

Les marchés boursiers ont tendance à continuer d’évoluer dans la direction dominante jusqu’à qu’on leur impose un changement de cap. Les corrections se produisent de façon imprévisible et ne durent habituellement pas trop longtemps, le marché récupérant rapidement toute perte de terrain. En revanche, les marchés baissiers prennent plus de temps à se matérialiser et entraînent des baisses de prix plus importantes (quoique temporaires). Depuis plus d’un siècle, ces replis plus profonds ont toujours été associés à des récessions aux États-Unis.

Il est encore trop tôt pour affirmer qu’une récession ne se produira pas à la suite du cycle de resserrement de la Fed. Ces épisodes de dépression ont commencé en moyenne 10 trimestres après la première hausse de taux de la Fed. Nous sommes maintenant au 11e trimestre. Dans plus de la moitié des récessions, l’écart entre la première hausse et le début du marasme a été plus long que la moyenne de 10 trimestres.

Bien sûr, il est également possible qu’aucune crise ne se produise, ce qui donnerait encore de la marge de manœuvre au marché haussier. Nous surveillons en particulier deux mesures liées au marché pour déterminer s’il est à court de vigueur ou non.

Premièrement, l’étendue du marché : les actions évoluent-elles en majorité en synchronisation avec les moyennes générales? La réponse continue d’être oui. Les nouveaux sommets de l’indice S&P 500, de l’indice Dow Jones Industrial Average et de l’indice composé NYSE, y compris ceux établis au début de novembre, ont tous été égalés par de nouveaux sommets de leurs indicateurs hausse-baisse respectifs et des versions non pondérées connexes des indices S&P 500 et Dow Jones. Par le passé, l’étendue du marché diminuait habituellement avant que les indices pondérés en fonction de la capitalisation boursière ne plafonnent dans un marché haussier. Aucune divergence négative de ce type n’a été constatée. Tant que les mesures de l’étendue ainsi que les principaux indices boursiers demeureront synchronisés, nous nous attendons à ce que les marchés atteignent de nouveaux sommets.

Nous portons également attention à la confiance des investisseurs, qui n’ont été que modérément optimistes au cours de la dernière année. Récemment, toutefois, certains indicateurs de confiance ont montré des signes d’enthousiasme. Par exemple, une mesure de positionnement optimiste sur le marché des contrats à terme, compilée par l’équipe Stratégie sur actions américaines de RBC Capital Markets, LLC, a récemment établi de nouveaux sommets historiques, tandis que, dans l’enquête d’octobre du Conference Board sur la confiance des consommateurs, 51,4 % des répondants ont affirmé « s’attendre à ce que les cours boursiers augmentent au cours de l’année à venir », soit le plus haut pourcentage depuis que la question a été posée pour la première fois en 1987.

Cette quasi-euphorie des investisseurs pourrait être attribuable en partie aux élections américaines et s’atténuer au cours des prochains mois. Si ce n’est pas le cas, la combinaison de l’optimisme excessif persistant et du positionnement unilatéral susmentionné pourrait donner à penser que ceux qui veulent prendre part à la fête sont présents. De nouveaux acheteurs seront nécessaires, ce qui exige souvent une période de baisse des prix et de valorisations plus intéressantes.

Tout repose en grande partie sur la réalisation des prévisions consensuelles de bénéfices de l’indice S&P 500 de 241 $ par action pour 2024 et de 276 $ par action pour 2025. Lori Calvasina, chef, Stratégie sur actions américaines de RBC Capital Markets, LLC, souligne que les valorisations boursières (ratios C/B) pourraient augmenter quelque peu, mais pas de beaucoup. Nous sommes d’avis que les investisseurs ont déjà payé une facture salée pour ces perspectives de bénéfices et qu’ils pourraient être réticents à engager de nouveaux fonds.

D’après nous, même si une baisse plus importante et une récession qui entraînerait une telle baisse pourraient être évitées, la route vers des cours boursiers encore plus élevés relèvera d’un exercice d’équilibre et sera parsemée de replis occasionnels pour les investisseurs.

Vigilance, prudence et maintien des placements

Nous nous attendons à ce que l’étendue du marché et l’humeur des investisseurs nous aident à déterminer la voie à suivre au cours des prochains mois. À notre avis, un portefeuille équilibré mondial devrait investir dans des actions à un niveau correspondant, mais ne dépassant pas, la cible à long terme. Notre credo a toujours été d’être vigilants et prudents, mais investis.

Au-delà des perspectives pour 2025, de puissantes tendances continueront probablement de se matérialiser dans l’économie mondiale et pourraient avoir d’importantes répercussions sur les portefeuilles. Pour en savoir plus à ce sujet, consultez notre autre article de fond intitulé Les « inarrêtables » .

Cliquez ici pour consulter le rapport Perspectives mondiales 2025


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