Récemment, l’instabilité a été inhabituellement grande au Canada, mais les investisseurs fortunés demeurent optimistes.
Malgré la crise commerciale qui s’enlise, l’instabilité du marché pétrolier et la précarité économique mondiale, le Canada demeure résolument optimiste.
« [Traduction] J’en conclus que l’incertitude, surtout en ce qui concerne le commerce, est devenue la nouvelle norme pour le Canada, alors que l’essor de la production mondiale de marchandises devrait plutôt intensifier la volatilité sur le marché canadien des matières premières », soutient Rachel Ziemba, la fondatrice de la société d’analyse des risques politiques et économiques Ziemba Insights. « [Traduction] L’Accord Canada–États-Unis–Mexique [le nouvel ALÉNA], qui vise à garantir au Canada un accès au marché américain et à réduire les risques d’imposition de nouveaux tarifs, n’est vraiment pas prêt d’être ratifié. En attentant, les relations avec la Chine, considérée comme un éventuel partenaire commercial majeur, se sont envenimées, le Canada ayant été emporté dans la bataille commerciale et technologique que se livrent les États-Unis et la Chine. »
Dans ce contexte, les Canadiens, plus que leurs pairs aux États-Unis et au Royaume-Uni, accusent l’incertitude entourant notamment l’économie mondiale et le prix des habitations de menacer leur capacité à créer, à préserver et à gérer leur patrimoine. Les Canadiens demeurent néanmoins largement optimistes quant à leur santé financière future.
Leur sentiment a été sondé dans le cadre d’une étude mondiale menée récemment par l’Economist Intelligence Unit (EIU) et parrainée par RBC Gestion de patrimoine. L’étude s’est faite auprès de personnes fortunées (détenant au moins 1 M$ US ou 1,35 M$ CA d’actifs investissables), d’enfants adultes de parents fortunés et de particuliers qui ne sont pas encore fortunés, mais dont le revenu est d’au moins 100 000 $ US (134 000 $ CA).1
Récemment, le Canada a dû composer avec un niveau inhabituel d’instabilité, l’incertitude économique s’étant accentuée en 2018 encore plus que durant la crise financière de 2008, selon un indice de la Federal Reserve Bank of St. Louis des États-Unis.2
Le secteur de l’immobilier reste une source d’inquiétude, avec le prix des habitations qui monte en flèche sur certains marchés, notamment dans la région du Grand Vancouver, où les prix ont grimpé de 58 pour cent au cours des cinq dernières années, ainsi que dans les régions du Grand Toronto (où les prix ont augmenté de 56 pour cent), de Barrie (où les prix ont augmenté de 46 pour cent) et du Grand Montréal (où les prix ont augmenté de 22 pour cent).
Des fissures sont par ailleurs apparues récemment. Le prix moyen des maisons au Canada, qui est passé sous la barre du zéro (-0,34 pour cent) durant la dernière année, selon l’Association canadienne de l’immeuble, en est un bon exemple.3 Ces préoccupations entourant le marché du logement touchent plus particulièrement les jeunes Canadiens4, qui considèrent à 34 pour cent que l’incertitude soulevée par le prix des maisons constitue une menace à leur patrimoine, comparativement à 22 pour cent pour leurs pairs aux États-Unis.
Les Canadiens, plus que leurs pairs au Royaume-Uni et en Asie, affirment par ailleurs que les modifications fiscales mettent en péril l’atteinte de leurs objectifs en ce qui a trait à leur patrimoine, tout particulièrement les propriétaires d’entreprises et les entrepreneurs (52 pour cent qui soutiennent que ceci constitue une préoccupation). Cinquante-quatre pour cent des Canadiens les plus fortunés (plus de 5 M$ US ou plus de 6,44 M$ CA d’actifs investissables) ayant participé à l’étude affirment également être préoccupés par les modifications fiscales, et davantage les femmes que les hommes (46 pour cent comparativement à 40 pour cent).
Malgré les doutes qui persistent, 83 pour cent des Canadiens restent confiants quant à l’atteinte de leurs objectifs financiers.
« [Traduction] Les consommateurs se montrent très résilients, continuant d’avoir accès à du financement et de tirer d’assez bons rendements de leurs actifs. Les Canadiens semblaient généralement emballés par leurs résultats financiers, compte tenu du rendement décent dégagé par les actions et de la robustesse du marché immobilier, bénéficiant surtout à ceux déjà propriétaires », expliquent Ziemba.
L’une des raisons susceptibles d’expliquer l’optimisme des Canadiens réside dans le fait que le Canada est depuis longtemps un modèle de stabilité. Le Canada a évité le pire durant la crise financière mondiale de 2008-2009, après laquelle le PIB réel s’est rapidement redressé pour croître de plus de trois pour cent en 2010 et en 2011, une progression plus vigoureuse qu’aux États-Unis et dans la majorité des pays de l’Union européenne.5
Plus particulièrement, selon l’analyse de l’EIU, le Canada serait le deuxième environnement le plus favorable contre le risque au monde (sur les 15 pays ayant fait l’objet de l’étude) pour la création d’un patrimoine durable au cours des cinq prochaines années, selon une évaluation des risques macroéconomiques, financiers et politiques.6
« [Traduction] L’une des principales raisons qui expliquent que le Canada se soit sorti de la dernière crise financière presque sans heurts est la réglementation plus stricte des institutions financières, surtout des banques, qui a permis d’éviter une surchauffe du marché des prêts hypothécaires à risque, contrairement aux États-Unis », précise Bernard Simon, un journaliste d’affaires de Toronto et un ancien correspondant au Canada pour le Financial Times. Il prévient toutefois que, malgré les efforts du Canada à diversifier ses partenaires d’échanges commerciaux, les États-Unis sont toujours, et de loin, son principal acolyte commercial. « [Traduction] Si les États-Unis entrent en récession, le Canada ne résistera pas longtemps. »
En raison des conditions actuelles avec lesquelles doit composer le Canada, les investisseurs gardent un œil très attentif sur leurs portefeuilles et adaptent leurs stratégies de placement en conséquence. Plus précisément, 38 pour cent des femmes canadiennes admettent surveiller de plus près leurs portefeuilles que par le passé, tout comme 77 pour cent des participants appartenant à la fourchette la plus fortunée.
Les Canadiens cherchent par ailleurs à diversifier leur actif, environ 27 pour cent (et 30 pour cent, pour les jeunes Canadiens) ont l’intention de diversifier davantage leur actif au cours des cinq prochaines années, comparativement à 21 pour cent aux États-Unis. Les autres groupes, comme les propriétaires d’entreprise et les entrepreneurs, entendent opter pour une stratégie davantage axée sur des catégories d’actif dites moins risquées (36 pour cent).
Selon Simon, chercher à diversifier davantage son actif est une démarche rationnelle. « [Traduction] Le Canada est une économie relativement petite et les investisseurs canadiens tendent à investir surtout dans des actifs canadiens, notamment dans des producteurs de pétrole, il serait donc assez aisé pour eux d’élargir l’horizon de leurs portefeuilles, et ce, de nombreuses façons », ajoute-t-il.
Le fait que 46 pour cent des investisseurs canadiens affirment qu’il est de plus en plus important de tenir compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs choix de placement est un bon exemple de la transformation des stratégies qui est en train de s’opérer. Les personnes les mieux nanties se sont révélées être celles les plus en accord avec la prise en compte des facteurs ESG (72 pour cent). Les Canadiens profitent de surcroît de la possibilité d’investir dans des comptes d’épargne libre d’impôt, créés en 2009, lesquels peuvent être utilisés comme un instrument d’épargne-retraite avantageux sur le plan de l’impôt, souligne Ziemba.
Cette forte propension à vouloir diversifier davantage leur actif et à innover en matière de placements est également flagrante quand on les interroge sur leurs attentes envers leurs conseillers financiers ; 63 pour cent des Canadiens affirment s’attendre à ce que leurs conseillers financiers leur présentent des occasions de placement uniques.
Bien que le fait de ne pas savoir à quoi s’attendre puisse perturber les économies, les Canadiens veillent à modifier leurs stratégies, au besoin, de manière à réduire les risques, et l’avenir semble prometteur. « [Traduction] Malgré quelques mois plus moroses, l’économie canadienne résiste et maintient son expansion », note Ziemba. « [Traduction] L’incertitude ne devrait pas se dissiper et les rendements à long terme devraient être plus modestes au cours des prochaines années, mais aucune crise ne se profile, contrairement à ce que certains grands titres laissent entendre. Voilà qui explique, selon moi, en partie cet optimisme imperturbable. »
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