La gestion des émotions associées aux placements selon le Barbier riche

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David Chilton, auteur et investisseur, propose des conseils pour faire face aux perturbations du marché.

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30 janvier 2020

Écrit par David Chilton

« Beaucoup de gens très intelligents sont de très mauvais investisseurs en raison de leur tempérament. Nous devons apprendre à maîtriser les émotions brutes et irrationnelles. » – Charlie Munger

J’adore Charlie Munger, l’associé de Warren Buffett. Il est mon penseur favori dans le monde des placements. Je crois qu’il est 10 fois plus intelligent que moi (et encore, ceux qui nous connaissent tous les deux disent que je suis loin de la réalité).

Après 35 ans à observer les gens gérer leurs portefeuilles, je peux vous assurer que sa citation ci-dessus, comme d’habitude, vise en plein dans le mille.

Les émotions sont le pire ennemi de bien des investisseurs.

Il est si difficile de ne pas céder à la peur et à la cupidité.

Par exemple, les chutes considérables du marché boursier sont inquiétantes. Très inquiétantes. Elles font peur. Et quand les émotions entrent en jeu, les êtres humains extrapolent naturellement la tendance à court terme et présument qu’elle continuera longtemps. Peut-être indéfiniment. C’est ainsi que nous sommes faits. Une fois que nous avons décidé qu’une situation ne s’améliorera pas ou ne fera qu’empirer, notre biais de confirmation se renforce très facilement. Les prévisions pessimistes sont omniprésentes. Les détracteurs abondent. Nos relevés de compte semblent crier : « Tu ne peux pas continuer comme ça, imbécile ! »

Dès lors, nos craintes redoublent. Elles peuvent devenir intenses et même accablantes.

Une légère angoisse tourne à la panique totale en un rien de temps. Et cette panique ne peut être éliminée qu’en mettant fin à la cause de notre trouble initial. Comment ?

En stoppant le déclin du portefeuille.

En vendant.

En vendant à perte.

En déviant de votre plan à long terme.

En laissant les émotions dicter vos décisions et processus de placement à la place de la raison et de la rigueur.

La question qui se pose est donc la suivante : comment les investisseuses et les investisseurs peuvent-ils maîtriser leurs émotions pour éviter de prendre des décisions « brutes et irrationnelles » ?

Eh bien, je pense être particulièrement bien placé pour répondre. Non pas parce que j’ai lu des dizaines de livres sur l’économie comportementale (bien que je l’aie fait – je suis un homme passionnant !), mais parce que j’ai été aux premières loges pour observer un certain nombre d’investisseurs prospères au fil des ans – des investisseurs qui ont géré leurs émotions de manière incroyable. Certes, les théories et les expériences ingénieuses des différents auteurs ont été instructives, mais rien ne vaut les leçons tirées de la vraie vie, qui nous apprennent ce qui fonctionne vraiment et ce qui ne marche pas.

Alors qu’ai-je appris ?

Je ne peux pas tout aborder ici (ils ne voulaient pas que j’écrive tout le magazine), mais je vous ferai part de deux grandes leçons.

Commençons par examiner une approche souvent prônée, alors qu’elle fonctionne rarement. Le regretté Stephen Covey nous a appris l’importance de laisser passer du temps entre le stimulus et la réaction. Il a préconisé de prendre une pause lorsque l’on est nerveux, afin que le tumulte des émotions puisse s’apaiser. Puis, une fois calmé, vous pouvez examiner rationnellement vos options. De nombreux spécialistes des placements ont soutenu cette idée pour faire face à des baisses du marché éprouvantes pour les nerfs.

L’idée semble bonne. Qui pourrait la contester ?

Moi.

L’excellent conseil de Covey s’avère très efficace lorsqu’il y a un événement déclencheur ou un stimulus ponctuel. Par exemple, il est très prudent de ne pas réagir précipitamment lorsque votre fils vous dit qu’il a raté son examen final. Mieux vaut prendre le temps de respirer. En fait, il est préférable d’attendre quelques heures ou même quelques jours.

Mais les marchés sont dynamiques. Souvent, le déclin qui nous a mis en état d’alerte hier se poursuit aujourd’hui et continuera encore demain. Votre angoisse et votre inquiétude ne font que grandir. Et surtout, vous êtes en colère. Contre qui ? Vous-même. « Pourquoi n’ai-je pas écouté mon instinct et vendu dès le début ? Quel idiot je suis ! J’aurais dû me fier à mon intuition. »

La peur mêlée à la colère conduit rarement à de bonnes décisions.

Vous vendez.

On voit donc bien que le temps, à lui seul, ne suffit pas toujours. D’autres techniques sont nécessaires.

Et la meilleure des solutions, de loin, est de bien se renseigner sur la volatilité des marchés. Il faut comprendre non seulement qu’elle sera toujours présente, mais aussi qu’elle a de bons côtés. De bons côtés ? Est-ce que je plaisante ? Pas du tout. Si les investisseurs n’avaient pas à endurer ces montagnes russes, les rendements à long terme des actions n’existeraient tout simplement pas.

Comprendre cela est essentiel. Reconnaître que la volatilité (y compris les reculs importants) est naturelle et inévitable, et même qu’elle a de bons côtés est indispensable pour gérer les émotions qu’elle suscite. Cette compréhension permet de réfléchir plus sereinement. Elle vous aide à vous concentrer davantage sur le long terme et sur votre plan de placement. Le bruit qui entoure les difficultés actuelles du marché est atténué par cette connaissance.

Donc, quel est le meilleur conseil ? De toute évidence, il faut développer ses connaissances ! Étudiez le marché. Lisez. Équilibrez votre suivi des variations quotidiennes et des nouvelles concernant les sociétés de votre portefeuille par la lecture de classiques sur les placements. Consultez les données historiques pour comprendre le présent et planifier.

Ce n’est pas une coïncidence si les investisseurs qui parviennent à suivre le conseil de Munger et à maîtriser leurs « émotions brutes et irrationnelles » sont souvent ceux qui lisent tout ce qu’ils peuvent de Munger.

Les livres pourraient représenter votre meilleur investissement. (D’accord, je suis un peu partial.)


Cet article a été publié initialement dans le bulletin Investisseur inspiré .

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