À mi-chemin de 2024, les changements apportés à notre feuille de pointage sur la récession aux États-Unis signalent une hausse des risques économiques pour les investisseurs boursiers dans la seconde moitié de l’année.
13 juin 2024
Jim Allworth Stratégiste, PortefeuillesRBC Dominion valeurs mobilières
Il y a à peine deux ans, notre feuille de pointage ne laissait entrevoir que des signes positifs pour l’économie américaine. Cette évaluation unanime a commencé à se détériorer à l’été 2022. En juillet 2022, la courbe des taux des obligations du Trésor s’est inversée lorsque le taux des obligations du Trésor à 1 an a dépassé celui des obligations à 10 ans, révélant que les conditions de crédit s’étaient considérablement resserrées. Toutes les récessions des 100 dernières années ont été précédées d’une telle inversion.
Quelques mois plus tard, un autre de nos sept indicateurs – l’indice économique avancé du Conference Board – est passé au rouge, ayant descendu sous la barre de l’année précédente. Cela s’est produit avant le début de chaque récession aux États-Unis depuis la fin des années 1950, ou depuis que cet indicateur existe. Au cours des mois qui ont suivi, trois autres indicateurs de la feuille de pointage sont passés du vert (expansionniste) au jaune (prudent).
Et maintenant, un troisième indicateur de la feuille de pointage est devenu rouge (récessionniste) : au premier trimestre, le taux de croissance du PIB nominal américain a été inférieur au taux des fonds fédéraux. Un point d’inflexion de ce genre a été atteint avant ou juste après le début de chaque récession depuis les années 1950.
* Passage potentiel au statut annonciateur de récession.
Source : RBC Gestion de patrimoine
Le lien économique théorique pour cet indicateur repose sur les catégories de dépenses (principalement la construction résidentielle, les investissements des entreprises et les dépenses de consommation liées aux biens durables) pour lesquelles le coût d’emprunt est un facteur important. Bien qu’il ne s’agisse pas de la composante la plus importante du PIB, à environ 25 %, les dépenses en immobilisations et en biens durables sont très cycliques. Il s’agit souvent d’un facteur qui contribue grandement aux récessions, reculant radicalement sous la pression des taux d’intérêt élevés, de la disponibilité restreinte du crédit et de la baisse de la demande des consommateurs.
Un autre indicateur de la feuille de pointage – le taux de chômage – pourrait également passer au rouge, et peut-être dès le mois prochain. Le taux de chômage aux États-Unis a augmenté au cours de trois des quatre derniers mois et se situe actuellement à 4,0 %, son plus haut niveau en près de deux ans et demi. Cela a suffi à renverser la tendance à la hausse de cette série de données pour la première fois depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Dans l’état actuel des choses, trois des sept indicateurs sont récessionnistes, deux signalent de faire preuve de prudence et deux demeurent expansionnistes. Si le taux de chômage passe au rouge le mois prochain, le décompte sera de 4, 2 et 1. Il n’y a aucune note qui rend une récession incontestablement inévitable. Toutefois, même aux niveaux actuels, la feuille de pointage présente un profil de risque nettement différent pour l’économie américaine que le paysage vert qui a caractérisé la décennie ayant suivi la crise financière mondiale et qui a été rétabli quelques mois après le plongeon de courte durée provoqué par la pandémie.
Les récessions aux États-Unis et les marchés boursiers baissiers dans les pays développés vont généralement de pair. À notre avis, la tendance à la baisse de notre feuille de pointage devrait inciter les investisseurs à rester à l’affût d’un contexte plus risqué et plus difficile pour les actions qui pourrait se matérialiser au cours des prochains trimestres.
Le graphique linéaire montre le rendement de quatre grands indices boursiers depuis décembre 1959 : l’indice S&P 500, l’indice S&P/TSX, l’indice MSCI Europe (depuis 1987) et l’indice FTSE All-Share. Le rendement est présenté sur une échelle logarithmique, indexé à décembre 1959 = 100. Les périodes de récession économique aux États-Unis sont mises en évidence. Les quatre indices ont suivi des trajectoires à la hausse similaires, les périodes de baisse des rendements correspondant à des récessions.
Les zones ombrées représentent des récessions aux États-Unis.
Sources : Standard & Poor’s, Bourse de Toronto, FactSet; données trimestrielles jusqu’au 31 mars 2024, présentées sur une échelle logarithmique, indexées à décembre 1959 = 100
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