Les résultats du premier trimestre ont connu de bons coups et de moins bons coups. Nous examinons ces forces contraires, la façon dont le contexte des sept merveilles pourrait changer au cours des prochains trimestres et la manière de calibrer l’exposition aux actions au cours de cette période unique.
9 mai 2024
Kelly Bogdanova Vice-présidente et analyste de portefeuilleServices-conseils en gestion de portefeuille – États-Unis
La période précédant l’annonce des résultats du premier trimestre a été pénible.
L’indice S&P 500 avait inscrit l’une des meilleures remontées sur deux trimestres de l’histoire et l’optimisme régnait chez les analystes du secteur. Par ailleurs, les prévisions consensuelles pour le premier trimestre n’avaient pas diminué autant qu’elles le font habituellement au cours des semaines précédant une période de présentation des résultats.
Tout cela a relevé la barre pour les sociétés de l’indice S&P 500 et rendu l’indice vulnérable à un repli si des sociétés bien en vue devaient trébucher.
C’est exactement ce qui s’est produit. Le marché a été le théâtre de ventes massives à la suite de l’annonce des bénéfices décevants de JPMorgan Chase.
Ce faux pas, combiné à la publication de données chaotiques sur l’inflation, à l’envolée des taux de rendement des obligations du Trésor et à la modification des prévisions de réduction de taux par la Réserve fédérale américaine (la « Fed »), a fait reculer l’indice S&P 500 de 5,5 % par rapport à son sommet historique.
Toutefois, depuis la fin avril, le marché boursier américain s’est redressé, car les données sur la croissance des bénéfices et des revenus se sont révélées encourageantes et les taux des obligations du Trésor américain se sont stabilisés.
Maintenant que 91 % des sociétés de l’indice S&P 500 ont publié leurs résultats du premier trimestre, voici quelques bons coups :
Le graphique linéaire montre le bénéfice par action (BPA) trimestriel sur 12 mois de l’indice S&P 500 et la croissance des revenus du premier trimestre de 2022 au premier trimestre de 2024 (au 9 mai 2024). La croissance des revenus a surpassé la croissance du BPA du premier trimestre de 2022 au deuxième trimestre de 2023. Au troisième trimestre de 2023, la croissance du BPA a fortement augmenté et a commencé à dépasser celle des revenus. Les données sont les suivantes : T1 2022, BPAde 9,0 %, revenus de 13,1 %; T2 2022, BPA de 8,0 %, revenus de 13,7 %; T3 2022, BPA de 4,6 %, revenus de 11,3 %; T4 2022, BPA de -2,4 %, revenus de 5,6 %; T1 2023, BPA de -3,1 %, revenus de 4,5 %; T2 2023, BPA de -5,8 %, revenus de 1,1 %; T3 2023, BPA de -4,5 %, revenus de 2 %; T4 2023, BPA de 8,2 %, revenus de 4,1 %; T1 2024, BPA de 7,1 %, revenus de 4,2 %.
* Résultats du premier trimestre de 2024 en date du 9 mai 2024, susceptibles de changer
Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg Intelligence
La période de publication des résultats du premier trimestre a également été marquée par de moins bons coups :
Plus tard cette année et l’année prochaine, le contexte des sept merveilles pourrait changer.
La croissance des bénéfices des sept merveilles devrait diminuer considérablement entre 2023 et 2025, comme le montre le graphique du milieu. Cette situation est attribuable à des comparaisons défavorables d’une année à l’autre et à la loi des grands nombres. Plus une société est grande et mûre, plus il lui est difficile d’enregistrer une croissance spectaculaire des bénéfices année après année.
Le graphique à barres montre la croissance annuelle du bénéfice par action (BPA) des titres des sept merveilles en 2023 et les prévisions consensuelles pour 2024 et 2025. En 2023, la croissance a été de 34,6 %. En 2024, les prévisions consensuelles sont de 25,2 % de croissance. En 2024, les prévisions consensuelles sont de 16,5 % de croissance.
Remarque : Données réelles pour 2023, prévisions consensuelles pour 2024 et 2025. * Les « sept merveilles » sont : Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon.com, NVIDIA, Tesla et Meta Platforms.
Sources : RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg Intelligence; données au 3 mai 2024
Parallèlement, la croissance des bénéfices des sociétés autres que les sept merveilles devrait augmenter. Si cela se produit, nous croyons que l’avantage des sept merveilles devrait s’estomper, comme le montre le graphique du bas.
Le graphique à barres compare la croissance annuelle du bénéfice par action (BPA) pour les indices S&P 500 et S&P 500 excluant les titres des sept merveilles en 2023 et les prévisions consensuelles pour 2024 et 2025. En 2023, la croissance du BPA de l’indice S&P 500 s’est établie à 1,0 %, et celle de l’indice S&P 500 excluant les titres des sept merveilles, à -4,4 %. Les prévisions consensuelles pour 2024 sont de 9,6 % pour l’indice S&P 500 et de 6,0 % pour l’indice S&P 500 excluant les titres des sept merveilles. Les prévisions consensuelles pour 2025 sont de 13,5 % pour l’indice S&P 500 et de 12,7 % pour l’indice S&P 500 excluant les titres des sept merveilles.
Remarque : Données réelles pour 2023, prévisions consensuelles pour 2024 et 2025.
Nous pensons que les prévisions pour les autres titres sont fortement tributaires des tendances économiques.
Si la croissance du PIB ralentit sensiblement plus tard cette année, les titres autres que ceux des sept merveilles et le marché boursier américain dans son ensemble pourraient se retrouver de nouveau en difficulté.
Selon les prévisions consensuelles, la croissance du PIB américain devrait s’établir à 2,4 % en 2024 et à 1,7 % en 2025. Par le passé, une croissance annuelle du PIB supérieure à 2,0 % tend à correspondre à des gains supérieurs à la moyenne de l’indice S&P 500, selon une étude de l’équipe Stratégie sur actions américaines, RBC Marchés des Capitaux. Toutefois, lorsque le PIB se situait à l’intérieur d’une fourchette de 0,1 % à 2,0 %, le marché boursier reculait souvent.
D’une part, nous entrevoyons un potentiel de hausse supplémentaire pour l’indice S&P 500 en raison des prévisions consensuelles favorables de croissance des bénéfices pour l’indice et la plupart des secteurs. Pourtant, l’exposition du portefeuille devrait selon nous tenir compte des risques économiques qui découlent de la période actuelle unique. L’économie américaine est toujours en train de s’ajuster au cycle vigoureux de hausses de taux de la Fed qui a suivi des mesures de relance importantes liées à la pandémie.
Nous recommandons de maintenir une pondération des actions américaines égale à celle de l’indice de référence afin d’équilibrer les risques et le potentiel de résilience de l’économie et des bénéfices de l’indice S&P 500.
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